Albrecht Dürer, allemand, a été un des personnages les plus influents dans l'histoire de l'art du monde occidental. Ses voyages à travers l'Europe, en Italie et aux Pays-Bas surtout, ont contribué à diffondre son art dans le continent, et notamment ses extraordinaires et nombreuses gravures sur cuivre et sur bois. Ses travaux ont un caractère profondément réligieux et iconique. Son nom, Dürer, signifie "artisan des portes" et il s'ajoute d'une manière appropriée à la vision symbolique d'un artiste qui a créé des accès à un monde intérieur, souvent mélancolique, comme on peut remarquer dans ses autoportraits dramatiques.
Il s'éloigne de la profession paternelle d'orfèvre, montrant bienitôt, dèjà à l'age de quinze ans, un grand talent pour la peinture. Il se forme à Nuremberg, auprès d'un artiste important, Michael Wolgemut. Il réalise son premier autoportrait en 1493, peint à la technique à l'huile, maintenant au Louvre. Très jeune, il commence à voyager en Allemagne, Suisse et aux Pays-Bas; voyages qui précèdent les longs séjours artistiques à travers l'Europe des années suivantes.
Après le mariage en 1494, il va à Vénise et le long de son chemin, sur les Alpes, il réalise de nombreuses aquarelles. Son séjour en Italie creuse un sillon profond dans son art, une fois rentré à Nuremberg il commence à produire des gravures sur bois bien plus élaborées par rapport à ce qu'on faisait à son époque. C'est pendant cette période que Dürer realise les seize xylographies de l'Apocalypse, la série où l'on peut admirer Les quatre cavaliers de l'Apocalypse.
Peu avant les années de ses chefs-d'œuvres les plus connus, il exécute beaucoup de gravures fort appréciées par les historiens et les critiques; on mentionne, Le fils prodigue (1496), Le monstre marin (1498), Saint Eustache (1501) et Nemèsis (1502). Ces œuvres montrent des décors très détaillés et des animaux figurés d'une manière parfaite. Son attention à la représentation réaliste des animaux peut être observée dans ses aquarelles et spécialement dans Le Lapin (1502). La richesse de détails qu'il était capable de reproduire était issue de ses études de perspective, d'anatomie et des proportions. Une exploration qui a duré une vie entière et qui se deploie dans la gravure de Adam et Ève (1504).
Un artiste qui n' a jamais arrêter de s'améliorer et qui cristallise ses études, dans ses œuvres. Il revient souvent à ses sujets préférés, tels que Adam et Ève (1504),une des quatre peintures les plus célèbres achevées entre 1507 et 1511, ainsi que La Vierge aux animaux, l'Assomption de la Vierge et L'Adoration de la Sainte Trinité. Malgré les résultats extraordinaires qu'il obtient en peinture il revient à ses premiers amours: la gravure sur cuivre, la xylographie et l'incision. Il est pendant cette période, en 1515, qu'on assiste à la naissance de chefs-d'œuvres parmi les meilleurs de sa production: le chévalier, la mort et le diable (1513), Saint Gerôme (1514) et le rhinocéros (1505).
Melancolie I, est probablement son œuvre la plus étudiée, elle reflète cette période de la vie de Dürer. Il s'agit d'un sujet qui, selon certains critiques, affronte le défi du génie et la mélancholie de sa faillite, en combinant, d'une façon énigmatique, réligion, art et mathématique. Dürer a été un mathématicien aussi, il a écrit un livre sur la géométrie et la perspective, Le manuel du peintre (1527), et une œuvre en quatre volumes sur les proportions humaines, publiée posthume en 1528. Il continue à produire des chefs-d'œuvres avec assiduité jusqu'à 1521, quand il est frappé de la maladie, à son retour à Nuremberg après ses voyages. Il meurt en 1528. Son influence a atteint beaucoup d'artistes qui se sont montrés au niveau du maître, surtout dans l'art de la gravure.
Les œuvres de Dürer ont connu une grande fortune au cours des siècles, surtout entre 1570 et 1630, et ensuite entre 1870 et 1945.