Giulio Romano était un élève et collaborateur de Raphaël (1483-1520). Baptisé Giulio di Pietro di Filippo de Gianuzzi, dit Giulio Pippi, puis Giulio Romano, il a laissé son empreinte personnelle sur le Maniérisme. Il naît à Rome, très jeune, il entre dans l'atélier de Raphaël en devenant un collaborateur fidèle et talentueux. Il travaille à plusieurs œuvres de son maître: les fresques des Loggias et des Stanze, et les fresques du plafond de la Villa Farnesina à Rome.
C'est à Mantoue, où il est invité par le duc Frédéric II Gonzague(1500-1540), qu'il rejoint le point le plus élévé de son art. Il est engagé dans la réalisation de peintures, d' œuvres d'architecture et d'ingénierie; son chef-d'œuvre est considéré le palais d'êté du duc, Palazzo Te. Le palais était une villa suburbaine, l'endroit consacré à l'otium et au divertissement, Giulio Romano en donne le plan et y exécute également les fresques mythologiques qui décorent les salles, souvent avec des effets de trompe-l'œil extraordinaires. Elles sont souvent régardées comme les plus célèbres fresques en style maniériste. Il collabore aux projets hydrauliques pour la réalisation de canaux dans les marécages près de Mantoue, il donne le plan du palais ducal, de la Cathédrale et de l'église Saint-Bénoît de la ville des Gonzague.
Giulio Romano exécute une série de dessins à l'encre, qui illustrent des scènes d'érotisme mythologique, probablement destinés, à l'origine, à la décoration d'un cabinet du Palazzo Te. Ces dessins seront utilisés par Marcantonio Raimondi (1480-1534) pour réaliser ses célèbres gravures érotiques, I Modi, à cause desquelles il fut emprisonné. Ces dessins nous témoignent du talent de Giulio Romano dans sa manière de maîtriser les sujets grandioses comme un Jupiter majestueux qui lance le tonnerre ainsi que les mofifs les plus intimes, tels que deux personnages mythologiques qui font l'amour. Un intimité bien différente caractérise, par contre, la Vierge à l'Enfant qui date de 1523 et qui est exposée aux Offices.
La vie de Giulio Romano fut rajoutée par Vasari dans la seconde édition de ses Vite, en 1568. Il est en plus, le seul artiste de la Renaissance à être cité par Shakespeare, qui le définit "that rare Italian master".