Le Lorrain fut un célèbre peintre paysagiste français qui travailla en Italie, et qui réalisa plus de deux cent œuvres. Claude Gellée, de son vrai nom, le Lorrain de surnom, issu de son lieu de naissance: la Lorraine, région française du nord-ouest. Sa jeunesse n'est pas très bien documentée; il devint orphelin vers treize ans, ses voyages l'ont méné à Rome et à Naples, après un séjour en Allemagne, à Fribourg, chez son frère Jean Gellée, sculpteur sur bois.
Il entreprit son apprentissage artistique à Naples, auprès du paysagiste allemand Godfrey Waals, qui avait été élève de Agostino Tassi (1578-1644). Pendant son séjour à Rome, Claude était cuisinier au service de Agostino, en broyant aussi les couleurs du peintre italien. Ensuite, il voyagea beaucoup en Italie et puis probablement en France, en Allemagne et finalement en Lorraine, où il travailla pour Karl Dervent, peintre à la cour du duc, et puis en 1626, auprès de Claude Deruet (1588-1660), artiste baroque.
Puisque il n'était pas satisfait de son activité chez Dervent, il rentra à Rome, en 1627, il fut d'abord engagé par le cardinal Bentivoglio (1579-1644) et ensuite, il obtint de commandes par le pape Urbain VIII (1568-1644). Dans ces œuvres, il déploya tout son talent de paysagiste, en démontrant une connaissance rare des effets de la lumière et des lois de la nature. Naturellement, son interprétation de cette connaissance avait un caractère artistique et il la partagea avec d'autres artistes, comme par exemple, le portraitiste allemand Joachim von Sandrart (1606-1688). Sandrart a été une source importante d'informations concernant la vie de Claude Lorrain, puisque l'artiste français n'a pas laissé un grand nombre de documents ecrits, à l'exception de son livre de la verité, le Liber Veritatis, qui nous témoigne, à travers de nombreux croquis, de chaque œuvre réalisée au cours de cinquante ans, à partir de la moitié des années trente du XVIIe siècle. Le livre qui appartient au duc du Devonshire et qui est exposé au British Museum est un document précieux pour l'histoire de la peinture de paysages.
Il se lia d'amitié avec le paysagiste français Nicolas Poussin (1594-1665), les deux voyagèrent ensemble dans la campagne romaine à la recherche de sujets qui pussent les inspirer. Il n'est pas toujours facile de distinguer les œuvre des deux artistes; on peut quand même remarquer une certaine différence dans le rôle du paysage: dominant sur les figures humaines dans l'art du Lorrain, un arrière fond pour ses personnages dans les peintures de Poussin. Lorrain n'aimait pas représenter les figures humaines et parfois, il demandait la collaboration d'autres peintres pour cela. Parmi ces artistes, on rappelle le français Jacques Courtois, dit le Borguignon (1621-1676) et le représentant du Baroque italien Filippo Lauri (1623-1694).
Le style de Lorrain a eu beaucoup de disciples au cours des siècles. Un exemple de sa renommée est consitué par le miroir Claude (black mirror), un instrument utilisé par les artistes pour capturer des gradations de couleurs que le Lorrain peignait d'une manière si admirable. Ses œuvres se trouvent dans les musées les plus important du monde, aux Offices on peut apprécier un tableau magistral: Port avec la Villa Médicis qui date de 1637.