Depuis le mois de juin 2015, la salle 54, consacrée aux peintres néerlandais de Harleem et Utrecht du XVIIesiècle , s'est enrichie d'un nouveau chef-d'œuvre: la peinture à l'huile sur toile représentant une Scène de sacrifice de Paulus Bor. L'œuvre est entrée dans la Galerie grâce aux recherches du conservateur précédent, Antonio Natali, qui l'a étudiée et qui en a suggéré l'acquisition, et grâce également à la générosité de l'association Amici degli Uffizi, qui en a financé l'achat..
Paulus Bor (1601-1669) entre ainsi dans la collection permanente des Offices: il est un artiste de la période qu'on appelle l'âge d'or de la peinture néerlandaise, peu connu en raison de sa production, limitée à une trentaine d'œuvres. Il a passé quelque temps à Rome, où il a étudié l'antiquité ancienne et l'art de Caravage. D'après la critique, sa peinture a subi l'influence de l'artiste lombard et de Rembrandt également. Ses sujets ont un caractère assez inusuel par rapport à ses contemporains; d'ailleurs, Bor venait d'une famille aisée, ce qui lui permettait de peindre suivant son goût sans seconder celui de ses commanditaires, dont il n'avait pas besoin pour vivre.
Dans la salle bleue des Offices, à côté de ses contemporains des Pays-Bas, Bor se distingue pour son originalité. La Scène de sacrifice représente un femme, habillée d'une vêtement à fleurs, qui est en train de sacrifier un oiseau. À son côté, un jeune homme, probablement un berger, la poitrine nue, souffle pour attiser le feu. La scène garde un certain mystère, puisque on n'a trouvé aucune source artistique ou littéraire qui puisse nous aider à l'interpréter. La femme pourrait être une sorcière, d'une attitude calme et grave, elle a l'air d'être absorbée par la solennité du rite qu'elle va accomplir.
Dans cette peinture la construction de l'espace est moins importante que la distribution des formes. On peut remarquer aussi, le naturalisme de certains éléments, tels que le crâne du mouton ou la transparence des voiles de la femme.
Un nouveau artiste vient faire partie de la collection des Offices, qui s'enrichit continûment. Le grand public a ainsi l'opportunité de découvrir un peintre remarquable, mais encore peu connu.