Jean Etienne Liotard fut un artiste éclectique, né en Suisse et actif dans son pays ainsi qu'en France, en Italie, en Autriche, en Angleterre et même en Turquie. Il était doué d'un talent extraordinaire dans l'art du portrait, des gravures, du pastel et également comme écrivain. Dans ses portraits, il représenta quelques personnages réligieux, souvent des sujets ordinaires, parfois lui-même.
Ses autoportraits prirent un ton exotique après son voyage à Constantinople avec Lord Duncannon, où il adopta la mode locale. L'autoportrait à pastel de 1773 et l'autre de la gravure qui date de 1780, montrent Liotard avec un chapeau à la turque sur la tête et dans certaines peintures on le voit avec une barbe eccentrique. Ces œuvres lui procurèrent le surnom de "peintre turc".
En Italie, pendant qu'il se trouvait à Rome, il fit le portrait du pape Clément XII (1652-1740) et d'autres membres du clergé. Après l'Italie il se deplaça à Vienne, où il travailla pour la famille royale. Les tons délicats et recherchés, typiques de ses portraits, sont bien évidents dans l'œuvre conservée aux Offices, Marie Adélaïde de France en costume turc, qui date de 1752 et qui représente la fille du roi Louis XV (1710-1774). Un an après cette peinture, il partit pour l'Angleterre où il réalisa le portrait de Auguste de Saxe-Gotha, princesse de Galles (1719-1772).
À travers son style il est capable de saisir ,d'une façon intime, la représentation tendre et réaliste de ses sujets. Une fois rentré dans sa ville natale, Genève, Liotard écrivit le Traité des principes et des règles de la peinture, où il affirmait que la peinture devait être le miroir de la nature. Cette conviction est bien manifeste dans ses portraits, aussi bien que dans ses natures mortes et dans les paysages qu'il réalisa dans la dernière partie de sa vie.