Giovanni di Paolo

Giovanni di Paolo fut un peintre et enlumineur de l'école siennoise du XV^esiècle. Il était né près de Sienne, à Poggio et, en raison de son lieu de naissance, il est parfois nommé Giovanni del Poggio. Ses œuvres montrent l'influence de peintres du Gothique international et notamment de Gentile da Fabriano (1370-1427).

Il  fait probablement son apprentissage auprès de Taddeo di Bartolo (1362-1422), mais l'influence de Gentile da Fabriano, sur son art, a été certainement plus puissante Cela se manifeste bien dans ses premiers travaux, tout comme La Vierge de l'humilité. Ses œuvres, qui ont exclusivement un caractère réligieux, montrent dans leur évolution une expressivité toujours plus intense. À son époque, ce choix stylistique n'était pas toujours apprécié, mais l'expressivité de son art a attiré l'attention de peintres modernes et de la critique au début du XX^esiècle. Le ton féérique et abstrait au même temps, de son Saint Jean-Baptiste dans le désert, est un exemple de ce style qui a suscité la curiosité de peintres modernes et expressionnistes.

La même impression est produite par la peinture de La Création du monde et l'Expulsion du Paradis terrestre, qui est liée au style médiéval traditionnel mais elle présente, quand même,  des figures aux contours profilés et tourmentés. Dans la peinture qui représente Sainte Catherine de Sienne il y a par contre une expression plus délicate, même si les personnages sont encore allongés d'une façon innaturelle. Giovanni di Paolo commence à s'aventurer dans la représentation de formes plus expressives, tout en quittant son style initial, issu de Taddeo di Bartolo,  et dont on a un exemple dans la peinture conservée aux Offices, La Vierge, l'Enfant et saints. Il s'agit d'une œuvre qui insère Paolo di Giovanni à plein titre dans le Gothique international, en lui donnant une place éminente parmi les peintres siennois de l'époque. 

Ses peintures les plus appréciées à l'époque, étaient le retable illustrant La Présentation de Jésus au temple et les Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Une autre peinture d'un ton moderne, presque surréelle par rapport à sa période est Le Miracle de saint Nicolas de Tolentino. Dans Le Jugement Dernier, Paradis et Enfer, L'Assomption de la Vierge, son art arrive à toucher la bizarrerie. Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées du monde, à Florence, Paris, New York, Boston, Londres, Amsterdam, Vienne, Madrid et Münich et d'autres villes.

L'artiste pourrait avoir enluminé aussi des ouvrages de Dante (1265-1321).