Les peintures de Alessandro Allori, un des derniers élèves des maniéristes florentins, sont souvent des tributs aux artistes comme Andrea del Sarto, Fra Bartolomeo, Léonard de Vinci, Pontormo et surtout le Bronzino (Agnolo Bronzino). À l'âge de cinq ans Allori perdit son père, il fut mis alors sous la tutelle de Bronzino, qui était un ami de famille; chez Bronzino, il passa toute sa jeunesse et tout son apprentissage artistique
Ce fut lui, Allori, à terminer la dernière fresque de Bronzino, dans l'église San Lorenzo, qui avait été laissée inachevée en raison de la mort de l'artiste en 1572. Alessandro Allori était d'ailleurs le disciple préféré de Bronzino qui, dans beaucoup de documents, se refère à lui comme à son neveu. Allori doit beaucoup au style de son maître, marqué par le sens du rélief, la froideur de l'émail dans les couleurs et le ton innaturel de la lumière. Son premier travail documenté est un retable d'autel qu'il peignit en 1560 pour l'église Santissima Annunziata de Florence, un Jugement Dernier où l'on apeçoit l'influence de Michel-Ange. Dix ans après, à la mort du "divin artiste", Allori fut chargé des apparats décoratifs de ses funérailles.
Grâce à Bronzino, Alessandro eut la possibilité de connaître les artistes les plus célèbres de Florence à l'époque. Il collabora aussi avec Giorgio Vasari, ami de son maître et l'auteur du célèbre livre Vite dei più eccellenti architetti pittori et scultori italiani. Allori a été un des 23 artistes qui ont travaillé au peintures et sculptures du Studiolo du Palais Ducale pour le grand-duc de Toscane François de Médicis. Il peignit la Pêche des perles, peu après la mort de Bronzino qui avait été le peintre officiel à la cour des Médicis pendant plusieurs années.
Le duc Cosme Ier s'était déjà servi du talent de Allori, en 1565, en lui commandant les décorations pour le mariage de son fils, François de Médicis. Il s'agissait d'une sorte de passage de consignes entre le maître et le disciple, puisque c'était Bronzino qui avait été chargé des apparats décoratifs pour le mariage de Cosme Ier , presque trente ans avant. Son travail et sa vie étaient attachés d'une manière presque indissoluble avec Bronzino, mais son nom est quand même lié à un nombre important d'œuvres qui furent bien appréciées à son époque. On signale, entre autres: Saint Pierre marchant sur les eaux, Allégorie de la vie humaine, Christ et la Samaritaine, la Montée du Golgotha, le Christ mort et deux anges, Suzanne et les vieillards, et enfin une peinture où l'influence de Bronzino est bien évidente, Vénus et Cupidon.
Parmi les collaborateurs et les disciples de Alessandro Allori on rappellera Giovanni Maria Buttieri, Giovanni Bizzelli, Cristoforo Fiorentino dit l'Altissimo, Cesare Dandini, Aurelio Lomi, John Mosnier, Giovan Battista Vanni, Monanni et Lodovico Cigoli. Ses contributions à l'art florentin ne s'arrêtent pas ici, puisqu'il fut aussi le père de Cristofano Allori (1577-1621). Cristofano commença son apprentissage artistique avec le père, mais ensuite il s'éloigna de l'imperturbabilité des sujets et de l'anatomie froide de son père en accueillant le naturalisme vivant des vénitiens.
Les œuvres de Alessandro Allori sont exposées un peu partout dans le monde, dans les musées de Rome et Florence en Italie, à Montpellier en France et à Budapest également.